La poupée du Poète

Written by Gregory Haleux

Le Poète se dit que cette pupille dans la pupille aurait bien plu à Hans Bellmer.

 

 

Et il en profite pour relire « La Pupille » de Joë Bousquet :

 

Transparente un regard l’efface une larme la retient
Elle se montre le soir l’embrasse sans la voir il a le poids de ses paupières
Dans une chambre Louis XVI que la pupille a tricotée blanche et plus haute que le naufrage les mers affleurent la coupure des miroirs un voilier les confond dans le jour qui l’efface
Le bois des panneaux frise et fleurit s’ovalise la reflète sans toucher le bord des jardins qu’elle éclôt
Si petite et tirant le fil d’un panier à ouvrage plus grand que la maison

C’est ta pupille La chair d’avant le sang s’est fermée hors du soir
Le beau temps tremble sur elle où ton regard répand qu’il ne fait noir qu’en tes eaux closes De la pluie aux moissons tout ce qui la respire illimite ta peur de la nuit que tu es
Dans les ténèbres issues du temps cours jusqu’à l’effleurer sur l’herbe folle de la nuit incomparable Franchis l’ombre qui est ton ombre Où la pupille rit c’est le printemps Elle s’incline et tu es le nid d’une hirondelle qui l’entr’ouvre.
Un soc s’est aiguisé à la lumière que tu sèmes et il te viole avec tes yeux

Amande glacée d’une enfance où la nuit détale comme un chat noir
Offrant ta chair en partage à ta pâleur que l’ombre coupe
Elle goûte son nom sur un gâteau de roi où dure elle est entrée avec les dimensions d’une fève
Aile du noir pupille de la nuit vorace la Blanche par Amour comme l’herbe au vent et la nuit fleurie est la seule semaille qui ne noircisse pas au soleil.

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